Pourquoi la journée internationale de la femme africaine a toujours sa place?

5 août 2020

Il y a de cela quelques jours le monde célébrait la journée internationale de la femme Africaine. Cette journée n’a jamais eu autant d’échos que la journée du 08 mars et pourtant les réalités ne sont pas les mêmes d’un continent à l’autre. Les réalités des femmes africaines sont plus difficiles que celles provenant d'Amérique ou d'Europe. 

En Afrique, les femmes n’ont toujours pas droit à la terre : Avoir un lopin de terre permet à la femme de cultiver, de produire des aliments pour l’alimentation de sa famille puis si elle le désire de construire sa maison. Elle laboure non seulement, pour son mari mais devrait aussi avoir la possibilité de cultiver dans son propre champ. Mais en Afrique et au Bénin si tu n’es pas la fille de quelqu’un, la femme de quelqu’un qui te donne l’autorisation d’en acheter ou qui se porte garant pour toi pour acheter de la terre tu ne peux juste pas en acheter. Pourquoi ? Tout simplement parce que le vendeur te demande en termes simple qui est ton mari ? Disant ne pas pouvoir négocier avec toi, une femme. Si cela vous semble invraisemblable je puis vous dire que cela est déjà arrivé à de nombreuses femmes désirant acquérir des domaines. 
C’est une situation semblable à celle de la location d’appartement en ville. Lorsqu’une femme veut par exemple louer un appartement et que le propriétaire lui demande sa situation matrimoniale, je me demande le rapport entre cela et la location ? Cette question est-elle posée systématiquement aux hommes aussi ? Si oui le mariage est-il garant de l’honnêteté et de la morale des femmes ?

Les femmes n’ont pas droit à l’héritage de leurs parents : Une chose est de voter une loi ou de valider le code de la famille, une autre est de la divulguer et de donner les moyens aux femmes africaines non instruites de revendiquer leurs droits. Au Bénin et dans plusieurs familles rurales, les femmes n’ont aucun regard ou droit sur l’héritage.  Et ça, elles le savent depuis leur naissance. Elles ont le devoir de se trouver un bon mari, ou si elles sont débrouillarde de se faire un bon fonds de commerce pour survivre aux affres de la vie.  En terme plus claire, tu nais homme et tu as déjà plus de faveurs et plus de droit que moi ta sœur ainée. 

Les femmes africaines n’ont pas le droit à l’éducation : les femmes africaines n’ont toujours pas systématiquement droit à l’éducation. Lorsque les parents ont les moyens et la volonté d’instruire leurs enfants, ils choisissent en priorité les hommes. Aux hommes, on donne toutes les chances parce qu’ils seront demain responsables de leurs familles. Cependant quand l’irresponsabilité ou les malheurs de la vie comme des décès ou des maladies graves surviennent il ne reste que la femme pour assurer les responsabilités. Sans capacités, habiletés et moyens pour travailler, comment faire face ? C’est bien le cas d’une dame dont j’ai vécu la situation pendant plus de 17 longues après le décès de son mari. Elle avait quatre enfants en bas âge quand le mari est décédé. Cette dame est passé par la deuil, la solitude, les menaces et le lévirat obligatoire pour ne pas perdre la garde de ses enfants.  

 Les femmes n’ont pas le droit à la contraception : Nombreuses sont les femmes qui, épuisées d’avoir eu plus de 7enfants, désirent avoir recours à la contraception. Cependant, leurs conjoints, n’ayant pas fini de les utiliser pour faire ses enfants, leur interdit le recours à la contraception. Le sujet est sensible mais chaque femme devrait avoir le droit à la contraception et de pouvoir l’exprimer.  

Le droit au choix de conjoint : Au vingt et unième siècle, le mariage forcé au Bénin est toujours une réalité. Plusieurs adolescentes se voient contraints à des maris qu’elles ne veulent pas, subissent la plupart du temps, des viols et n’ont pas d’autres choix finalement que de s’y faire ou de trouver des modèles d’acceptation de ceci. 

Le droit d’exprimer sa sexualité : La femme africaine n’a pas le droit d’exprimer sa sexualité avec son mari. Pour la punir, nombre sont des hommes qui refusent d’accomplir leur devoir conjugal. Or dans le code de la famille ou du mariage, priver son conjoint de l’acte sexuel est punie par la loi. Oui par la loi mais ça, le savons-nous en Afrique ? Oui, vos femmes sont capables de vous convoquer pour inexistence de rapports sexuels. Dans le saint coran, ne pas avoir de rapports sexuels avec sa femme durant plus de trois mois lui donne le droit de se trouver un autre mari. Autre chose, les mutilations génitales à l’endroit des femmes pour qu’elles ne puissent pas jouir de leur plaisir sont inconcevables et intolérables. Malheureusement, dans plusieurs pays africains, cet acte reste encore non puni par la loi. 

Naitre noir est déjà une grosse discrimination à cause du racisme, naitre femme et noire est un combat de tous les jours. Il est clair que toutes les femmes ne se battent pas peut être pas comme elles devraient mais si l’éducation des hommes se faisaient un peu plus dans le respect de la femme en tant qu’être humain complet on assisterait à des révolutions dans plusieurs secteurs dont l’alimentation et la nutrition. Pour moi aujourd’hui la célébration de la journée de la femme africaine a tout son sens et devrait être mieux portée pour l’épanouissement des femmes africaines et de leurs familles. 

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